Cold Cases en Occitanie – Affaire n°1
L’affaire de la fosse funeste
Lieu de l'affaire : Aude
Création : Bob
Avez-vous déjà entendu parler du terrible accident qui défraya la chronique à Narbonne en 1779 ?
Yannick Robert, dit Bob, illustrateur montpelliérain, a relevé le défi lancé par l’Espace Media Grand Narbonne de redonner vie au patrimoine narbonnais avec son regard contemporain.
sous la loupe des bibliothecaires…
La découverte d’un ouvrage relié conservé dans le fonds précieux de la médiathèque est à l’origine de cette histoire : provenant du fonds du médecin narbonnais Sernin, il rassemble plusieurs articles évoquant « l’accident funeste » du 16 avril 1779 à Narbonne, un fait divers local qui marqua l’histoire narbonnaise à la fois par le nombre de victimes et par le retentissement de cette affaire dans tout le royaume.
Lors du creusement d’une fosse d’aisance dans une cour de Narbonne, sept personnes trouvèrent la mort, asphyxiées par des vapeurs méphitiques ; une huitième victime meurt le lendemain suite aux multiples « soins » prodigués par plusieurs médecins narbonnais. S’ensuivit une querelle médicale entre scientifiques parisiens et médecins narbonnais qui permit plus tard aux savants de réfléchir au méphitisme et à la prévention des asphyxies.
Après la rédaction d’un article sur cette affaire dans notre Gazette du Patrimoine de 2020, et parce que nous souhaitions mettre en lumière cet épisode narbonnais, nous décidâmes de proposer cette histoire à l’artiste Yannick Robert pour l’illustrer avec sérieux mais non sans humour.
Florence Ortola, bibliothécaire responsable des fonds patrimoniaux, Espace Média Grand Narbonne
Le mot de l’auteur
Surprenante commande qui m’a été confiée en ce début d’année 2024… Raconter une étrange affaire
ayant eu lieu à Narbonne, datant du XVIIIème siècle, le tout en format « webtoon » .
Grace aux échanges avec Florence Ortola et Claire Pellegry de l’Espace Media Grand Narbonne,
j’ai pu avoir accès à des documents d’époque mais point d’image !
Les repérages sur les lieux n’ont pas donné grand chose ; deux siècles et demi avaient recouvert les
vestiges de ce passé.
Alors je me suis concentré sur deux longs textes, relatant l’affaire avec détails et écrits en vieux
français. Transposant certains « f » en « s », je me fuis emparé de fette hiftoire qui fonnait comme
une excurfion infolite dans l’efpace-temps.
M’aidant d’une iconographie glanée ici et là, il m’a fallu réinventer l’environnement, les accessoires,
les visages et les corps. J’avais pour unique portrait avéré une gravure représentant le Baron de
Marcorelle, personnage important dans la deuxième partie de l’histoire.
Mais loin d’être problématique, cet état de fait m’a permis une liberté de ton et une réjouissance
dans la narration et le dessin.
De plus, j’ai acquis des connaissances non négligeables sur les systèmes d’évacuation des déjections
et la pratique de la saignée. Ça peut toujours servir !
Yannick Robert, auteur-illustrateur
Sources
- Détails de l’accident funeste par de Marcorelle envoyés le 3 mai 1779 à l’Académie Royale des sciences de Paris, et lus le 15 mai à cette même académie (T144) > consulter en ligne
- Rapport des commissaires de l’Académie lu le 30 juin 1779 dans le registre de l’académie royale des sciences (T144) > consulter en ligne
- Remarques critiques sur le mémoire que les médecins de Narbonne ont publié à l’occasion de l’accident arrivé le 16 avril 1779 dans une fosse d’aisance par Mr Calmettes (T144) > consulter en ligne
- Réflexions historiques et critiques sur quelques moyens indiqués pour neutraliser les fosses d’aisance en juin 1785 (T144) > consulter en ligne
- Récit exact du malheur arrivé à Narbonne le 16 avril 1779 et dont il a été parlé dans le journal de Paris n°144 (T216) > consulter en ligne
Des sources aux croquis…